"Oscar Wilde and the Candlelight Murders" de Gyles BRANDRETH
Oscar Wilde and the Candlelight Murders de Gyles Brandreth
Editions John Murray, 338 pages
Année de publication : 2007
Nous sommes fin 1888, début 1889 à Londres. Oscar Wilde, alors qu'il se rend à un rendez-vous, découvre le meurtre au chandelle du jeune Billy Wood. Oscar Wilde, tendrement amoureux de Billy Wood, ne trouvera la paix qu'une fois le meurtrier découvert. Aidé de son ami Robert Sherard, narrateur de l'histoire, et d'Arthur Conan Doyle dont le Sherlock Holmes va grandement inspirer et guider Oscar Wilde, l'illustre auteur va mener l'enquête dans un Londres de fin de siècle en pleine mutation.
Que de bons moment j'ai passé en compagnie d'Oscar Wilde ! Tout d'abord, si vous lisez l'anglais et que ce livre vous tente, vous devez absolument le lire dans la langue! L'auteur est de toute évidence très documenté et très passionné outre par le personnage d'Oscar Wilde, par la période Victorienne et le langage de l'époque. Ce livre est tout simplement exquis à lire dans sa langue originale (d'ailleurs, je parle maintenant avec mes amis britanniques en utilisant des formules du genre "I care not" ou "If you please"). Le langage donne l'ambiance du livre, très British old style, très londonienne... et vu que le personnage principale de ce roman est tout de même Oscar Wilde, ses aphorismes sont subtilement parsemés dans les dialogues d'Oscar. Un régal !
Ensuite, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Oscar Wilde que j'ai découvert. Bien sûr j'ai lu quelques uns de ses ouvrages, je savais qu'il fit scandale in due course (j'utilise cette expression pour m'en souvenir à force!) mais je n'avais qu'une vague idée de qui il était vraiment. Le roman nous le fait découvrir et j'ai vraiment été charmée par sa personnalité : C'était un homme assez extrême et spontané, passant d'une humeur à une autre en trente secondes, se laissant aller à ses envies (on part pour un resto à cause d'une insoutenable envie d'huîtres, pour en fin de compte manger du homard, bon c'est une exemple, mais très allégorique du personnage!). Il est totalement décalé, totalement dans son monde, and he cares not de ce que l'on peut bien penser de lui. Il a également un telle prestance que tout le monde semble l'écouter et obéir au doigt et à l'oeil dès qu'il ouvre la bouche. Enfin voilà, je suis foutue, je vais tomber dans une période Oscar...
Le roman donne aussi beaucoup envie de lire Arthur Conan Doyle, personnage plutôt discret et réservé par rapport à Oscar Wilde, mais forcément, après la lecture d'un tel livre, on a envie de se plonger dans un bon vieux Sherlock...
Enfin, j'ai beaucoup aimé comment l'auteur à su ancrer son histoire dans la société de l'époque. Il joue beaucoup avec la morale, son livre se passe à l'époque victorienne, il utilise le style de l'époque, mais va nous parler ouvertement de sexualité, d'homosexualité, des désirs de la femme..., Victoria nous en aurait fait une syncope ! Et puis, en lisant ce livre, on a vraiment l'impression de voir les rues de Londres de 1890..., et puis on se rend compte que ça change autour d'eux : l'arrivée de l'électricité dans les foyers, les influences intellectuelles de l'époque, le métro qui est en route...
Juste une autre petite remarque... lorsque j'ai lu dernièrement Le diable de Glasgow, j'étais bluffée par l'utilisation plutôt banale du téléphone alors que l'histoire se passait en 1887... J'ai même dû faire des recherches sur l'invention du téléphone etc... et du coup, je doute encore plus que l'utilisation si fréquente du téléphone soit possible à cette époque... car Scotland Yard, dans The Candlelight Murders, utilise le télégrame, et non pas le téléphone... bref...
J'ai vu que ce roman était le début d'une série... (d'ailleurs mon livre contient le premier chapitre du second, que je n'ai pas lu!), je ne sais pas si ça peut tenir sur la durée, ça risque d'être un peu répétitif? On verra, je tenterai certaiment le second pour voir.
Je tiens à remercier ma swappeuse Erzébeth qui m'a fait découvrir ce roman grâce au Victorian Christmas Swap!
Cryssilda