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4 mars 2009

Connaissez-vous Reinaldo?

arenas1Reinaldo ARENAS – Auteur Cubain – Né en 1943 à Holguin (Cuba), mort en 1990 à New York.

 

 

Reinaldo Arenas est né à Cuba en 1943. En grandissant, il amasse toutes les « tares » qui déplaisent au régime castriste : Il montre d’abord une fière attirance pour les jeunes hommes et, ce qui aggrave grandement son cas, il écrit. Il évolue dans un milieu poétique qui éveille les pensées et les rêves, ça fait peur vu les temps qui courent. Nombre de ses livres ont dus être écrits et réécrits car la plupart des versions initiales ont été confisquées à Cuba. En 1980, après la prison et les travaux forcés pour avoir contesté le régime, il s’enfuit sous une fausse identité vers les Etats Unis. Il mettra fin à ses jours en décembre 1990, avant que le SIDA ne puisse gagner la bataille. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres : romans, contes et poésie.

 

 

Reinaldo Arenas, magicien littéraire, a la capacité de se balader de genres en genres.

 

 

Le livre incontournable de Reinaldo est Avant la nuit, un récit autobiographique, un testament écrit dans l’urgence,  justement avant la nuit. Dans ce livre, il raconte ses années de persécution à Cuba, la prison, la répression, les préjugés face à son homosexualité. C’est un texte noir, d’une grande force. On sent parfois la plume de Reinaldo trembler tant les mots sont lourds de sens et de sentiments. Tout au long de ces années de répression, il va se servir de son homosexualité pour affirmer sa liberté, plus on le voudra différent, plus il sera lui-même. Dans ce livre, il transfigure la société cubaine en une société majoritairement homosexuelle. Un réel cauchemar pour toutes les têtes dirigeantes bien pensantes !

 

 

A voir (absolument) : Avant la nuit / Before night Fallsde Julian Schabel

 

 

Quand Reinaldo se fait fable…

 

Le portier est une fable New Yorkaise. La « légende » dit que ce roman est celui de l’un des proches amis de Reinaldo, mais celui-ci ne parvenant pas à l’écrire,Reinaldo s’y est collé. Nous voici face à un roman burlesque qui prend vie grâce aux locataires farfelus d’un immeuble et de sa population animale pour le moins étrange. Grand plongeon dans une fable irrationnelle et emblématique de la futilité d’une certaine société new yorkaise – Ironie et cynisme à volonté !

 

 

Quand Reinaldo se fait parodie…

 

Avec La colline de l’ange , Reinaldo s’attaque à la parodie. Ce livre n’est rien de plus qu’un remake du livre culte cubain Cecilia Valdès de Cirillo Vilaverde (leur Autant en emporte le ventlocal). Reinaldo s’acharne sur ses personnages ainsi que sur les situations initiales de Villaverde. Il va subtilement se réapproprier le roman, et exhiber sans retenue son sens développé de la dérision. Un sourire accompagne fatalement la lecture de ce livre.

 

(N.B. Le livre peut absolument être lu sans connaître le texte source de la parodie)

 

 

Quand Reinaldo épate…

 

Reinaldo Arenas est l’auteur d’une pentagonie : Célestino avant l’aube, Le Palais des très blanches mouffettes, Encore une fois la mer, La couleur de l’été et l’Assaut. Chacun de bons gros pavés qui feront baver les lecteurs les plus impétueux.

 

Je m’avance, je m’avance… Je n’ai encore lu que le premier tome… juste parce que Le palais des très blanches mouffettes était épuisé, plus édité, scandale pour une fan en devenir (!) de Reinaldo. Mais merci aux Editions des Mille et une nuit d’avoir eu l’idée géniale de rééditer ce second voletrécemment (merci également à « la société ultra secrète des amis de Reinaldo Arenas » pour son pouvoir de persuasion).

 

Trêve de plaisanterie.

 

Ce livre est épatant, à lire idéalement après Le Portierpour être ébloui totalement par la force des mots et la poésie que Reinaldo déverse dans ce roman. On le croyait cynique et taquin, parodieux à faire le malin, mais le voici maintenant absolument maître de ses mots. Ce premier tome est travaillé, retravaillé, peaufiné, éblouissant. Il raconte les jeunes années d’un petit cubain, élevé dans une campagne perdue, parmi une famille instable. Il passe son temps à écrire de la poésie, on le lui interdit, il écrit sur les arbres, on coupe les arbres. Un livre sur l’urgence du rêve de l’enfant que l’on ne veut pas laisser rêver. Alors, on traverse les pages dans le même état d’esprit que l’enfant, entre le rêve et la réalité, ne sachant pas bien où commence le rêve qui peut passer pour une réalité délicatement embaumée par la poésie de Reinaldo.

 

 

Tout ça pour vous dire, que Reinaldo est GENIAL !! Et ce n'est pas Lamalie qui va me contredire! :)

Nous étions lundi soir à la Maison de l'Amérique Latine à Paris (forcées de sécher des cours de gaélique ou de chant pour l'occasion... mais parfois, on a des empêchements dans la vie, on y peut rien!) pour une soirée Reinaldo à l'occassion de la publication de ses Lettres à Margarita et Jorge Camacho. Une rencontre animée par Zoé Valdés et qui nous a fait découvrir l'homme qu'il était grâce aux divers témoignages des amis de Reinaldo qui étaient présents. C'était absoluement génial, avec ce sentiment de se rapprocher de l'auteur!

 

Cryssilda, Reinaldo forever!

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Commentaires
C
@ Mélissa : Merci de ta visite! Oui Reinaldo cet un auteur exceptionnel qu'il ne faut pas laisser tomber dans l'oubli :)
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M
Merci de faire revivre cet auteur à travers tes commentaires. J'étudie cet auteur depuis 2 ans pour un mémoire de master. Je travaille plus particulièrement sur le recueil Adiòs a mamà; ces nouvelles m'étonnent et me transportent chaque fois un peu plus!<br /> Toutes analyses ou commentaires seront les bienvenus pour faire avancer mon travail!<br /> <br /> à bientôt.
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C
@ Fee_gnomene : Bon quand est-ce que t'en lis un alors?<br /> <br /> @ Cléanthe : Oui, "Avant la nuit" est l'un des lectures qui m'ont le plus marquée dans ma vie. Depuis, je suis fan de Reinaldo (et ce n'est pas peu dire!).
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C
Je ne connais de lui qu'"Avant la nuit", dont la lecture me semble incontournable.
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F
depuis le temps que tu nous rebats les oreilles avec cet auteur, enfin je vois sa tête :)<br /> c'est vrai qu'à te lire, ça donne envie de le découvrir
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