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20 octobre 2010

"The Professor" de Charlotte BRONTË

theprofessorThe Professor de Charlotte Brontë (Le professeur), 1857

Editions Penguin Classics, 319 pages

Avant tout, regardez bien cette couverture... ce n'est pas pour rien si j'ai choisi ce livre de Charlotte Brontë et pas un autre. C'est mon Wilkiiiiie en couv'! :)

Un jeune anglais se retrouve à chercher du travail d'urgence suite à diverses embrouilles familiales. De bonne famille, et avec une soif manifeste de prendre l'air, il va trouver un poste de professeur d'anglais dans une institution à Bruxelles. Le roman va tourner autour de ses cours, sa relation avec ses étudiants et les intrigues amoureuses de William.

Ce roman a été publié deux ans après la mort de Charlotte... un débat s'ouvre alors : Est-il légitime de publier des romans sans l'assentiment de l'auteur? (je me suis posée la même question avec Iolani de Wilkie Collins). Ce roman est le premier de Charlotte Brontë et a été refoulé par les éditeurs de son vivant. Je pense qu'il faut y voir un signe pour le présent ouvrage...

Certains aspect de ce roman m'ont d'abord passionnés : La vie du jeune professeur et sa confrontation avec la culture belge m'ont amusée (et ça n'a rien à voir avec le fait que j'ai été bien souvent confronté à la culture belge, bien sûr!). Son quotidien etc... m'ont intéressés. Mais... le personnage de William a le malheur d'être passablement exaspérant : Il analyse tout comme un professeur, il ne se laisse pas porter par sa condition humaine, il doit tout décortiquer et garder un détachement limite abusif sur toutes choses. Je ne me suis pas encore remise de sa demande en mariage auprès de Frances (Frances est l'une de ses anciennes élèves), et là je ne peux pas m'empêcher de citer "Will my pupil consent to pass her life with me? Speak English now Frances" (je traduis grocièrement : "Est-ce que mon élève consent à passer le reste de sa vie avec moi? Parle anglais maintenant Frances.").

Nous l'avons déjà dit et nous le rappelons, The Professor est un premier roman, et un premier roman plutôt maladroit. A la lumière de ses autres romans, et en particulier Jane Eyre (je n'ai pas encore lu les autres), on sent que c'est un auteur qui se cherche et qui n'est pas bien certain de ses partis pris. Encore une fois, je ne peux m'empêcher de citer un passage qui fera bien rire Isil qui a dû supporter une série de coeurs qui se déchirent dans Shirley. L'auteur parle de la différence entre les livres et la vraie vie : "Novelists should never allow themselves to weary of the study of life. If they observed their duty consciensously, they would give us fewer pictures checkered with vivid contrasts of light and shade"... "But the man of regular life or rational life man never despairs. He loses his property -it is a blow - he staggers a moment; then his energies, roused by the smart, are at work to seek a remedy" s'en suit une variété de malheurs et "though sadness may never lift her burden from his mind, Hope will enable him to support it" (l'idée de tout ça, pour ceux qui ne parlent pas anglais : Dans la vraie vie, on ne meure pas de trop souffir, on s'adapate et on finit par se faire une raison, mais les romanciers ont tendance à mettre plus de contrastes dans les sentiments des personnages.) Tout ça pour dire que là repose le problème de ce roman, Charlotte se contente de nous raconter la vie banale d'un homme banal et franchement, il s'ennuie et nous aussi. Ce n'est pas un roman, c'est une sorte de rapport aseptisé sur le professeur, qui lui-même analyse tout ce qui l'entoure comme un sujet d'étude.

Parfois, d'un coup, il y a des envolés de romantisme, une scène de révélation amoureuse dans un cimetière des plus romantiques (mais ça détonne avec le reste du roman) et au lieu d'assumer, le roman nous dit : "Now, reader, during the last two pages I have been giving you honey from fresh flowers" (Lecteur, au cours de ses deux dernières pages, vous avez eu le droit à du pur miel provenant des fleurs les plus fraiches). Pourquoi ?

Je vais m'arrêter là car Charlotte ne mérite pas qu'on s'acharne sur elle... il faut simplement éviter ce roman et se diriger directement vers Jane Eyre, voici mon conseil.

Ce livre a été lu (!) dans le cadre d'une rencontre mensuelle avec mes amies les Victorian Frogs.

victorian_frogs_1

Pis ça c'est mon challenge perso pour éradiquer ma PAL et qui commence ce mois-ci :

PAL-1

 

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Commentaires
C
@ Karine : Moi j'ai été plutôt soft, par rapport à une certaine lectrice de "Shirley" ;)<br /> <br /> @ Lilly : Oui je ne lui en tiens pas rigueur, c'est un premier roman.<br /> <br /> @ Hathaway : Je comprends, si on m'avait dit "tente pas", j'aurais tenté quand même :)
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H
je suis en pleine lecture de Jane Eyre ! J'aime beaucoup et malgré tout je pense que je tenterai "The professor", parce que je suis curieuses !
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L
Je ne l'ai pas lu, mais les échos que j'en ai eu sont tous négatifs, donc ton billet ne m'encourage pas. En revanche, j'ai entendu le plus grand bien de "Villette", et j'adore "Jane Eyre".
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L
Je ne l'ai pas lu, mais les échos que j'en ai eu sont tous négatifs, donc ton billet ne m'encourage pas. En revanche, j'ai entendu le plus grand bien de "Villette", et j'adore "Jane Eyre".
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K
Morte de rire!!! On en a teeeeellement entendu parler! (Et Agnès Grey, c'est de Anne! ;))) )
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