"Mon ange" de Guillermo ROSALES
Mon ange de Guillermo Rosales
Editions Babel, 125 pages, 1987
Guillermo Rosales est née en 1946 à la Havane. En 1979, il fuit Cuba pour s'exiler à Miami. Il va avoir un regard très critique sur Cuba tout au long de sa vie, mais également sur les exilés de Miami dans lesquels il ne se reconnait pas non plus. Il est considéré comme schizophrène dès son plus jeune âge. A son arrivée à Miami, il va donc érrer de foyers d'accueil en foyers d'accueil, là où sont entassés les reclus de la société. Il mettra fin à ses jours en 1993 détruira la plupart de ses écrits avant de mourir, ont survécu juste deux romans et quelques nouvelles dont Mon ange.
Mon ange est un roman à une forte saveur autobiographique. En effet, dans son livre, Guillermo Rosales raconte l'histoire de William Figueras, fraîchement exilé de Cuba et que sa tante décide de placer dans un foyer d'accueil pour fous. Il a manifestement du mal à s'adapter à la vie à Miami, et surtout il ne correspond pas à l'image du Cubain qui arrive pour faire fortune aux Etats-Unis. William est passionné de littérature, il ne quite pas son recueil de poètes anglais, le seul élément stable et rassurant de sa vie. Il est conscient que sa place n'est pas dans ce foyer, malgré les médicaments, il aspire à une vie normale, dans un appartement à lui, loin de la corruption et de la violence qui sévissent dans le foyer. Au lieu de soigner les malades, le foyers les rend plus fous jour après jour.
C'est un roman poignant. Malgré ses problèmes psychiques, William (et Guillermo, qui sont d'ailleurs les deux mêmes prénoms dans deux langues différentes) sont assez lucides pour décrire les conditions pitoyables dans lequel ils vivent. Il n'y a aucune échapatoire, tous dépendent du bon vouloir des gardiens de la maison. Là-bas c'est un peu la prison, et on le comprend bien, c'est un peu Cuba dont l'auteur a bien du mal à échapper. Il n'y a aucun espoir pour eux, et la spirale de la folie les entraine toujours plus profond.
Un très bon roman, qui dérange et qui révolte devant tant d'incompréhension, de désespoir et d'injustice. Un texte majeur de la littérature cubain.