"Cicatrices" de Ian RANKIN
Cicatrices de Ian Rankin (A Question of Blood)
Éditions Livre de Poche, 567 pages, 2003
J'avais déjà eu l'occasion de rencontrer l'inspecteur John Rebus (je ne m'en remets toujours pas de n'avoir pu assister à son pot de départ en retraite l'année dernière à Paris) dans Le fond de l'enfer (mon premier, je n'avais pas du tout accroché... j'en étais même venue à faire de mauvais jeux de mots avec le nom du personnage) et L'Etrangleur d'Edinbourgh (qui m'avais réconciliée avec Rebus, comme quoi, il faut toujours donner une deuxième chances aux hommes.)
Je voulais lire la suite de ses aventures dans l'ordre, mais Madame la Fnac ne m'en a pas laissé l'occasion (il faut dire que j'achète tous mes polars sur un coup de tête, donc je n'ai pas la patience de recourir à Madame Amazon). Je pense que j'ai fait un sacré bond en avant dans la carrière de l'inspecteur avec ce livre. Il semble plus mature, encore plus abîme par son passé, et oh! exploit ! Il va même jusqu'à se remettre en question ! (je viens d'essayer de comprendre dans quel ordre ils étaient édités, et je pense que je me trompe totalement, ce n'est que sa cinquième aventure. Bon bref, who cares?)
Revenons à nos moutons (parce qu'on est en Écosse toujours, hey ! Humour!). Rebus s'ébouillante les mains en faisant couler son bain, un soir de cuite phénoménale (il est écossais, aucun doute). Le même soir, Fairstone meurt dans l'incendie de sa maison... Il se trouve que le dit Fairstone harcelait quelque peu la coéquipière chouchoute de John, l'inspecteur Siobhan Clark (qu'est-ce que j'aime ce prénom!) Aussi, Rebus se trouve dans un sacré pétrin... Il est néanmoins appeler à la rescousse lorsqu'une fusillade à lieu dans une école de Queensferry (à quelques kilomètres seulement d'Edinbourg)... Deux élèves meurent, un autre est blessé, le coupable s'est donné la mort... mais pourquoi donc ce drame ?
Comme ça, on pourrait penser à une histoire larmoyante, un fait divers exploité déjà cent fois (une tuerie dans une école) mais c'est mal connaître Ian Rankin que de penser de la sorte. Jusqu'à une cinquantaine de pages de la fin, je ne me doutais pas une seconde du dénouement (et le roman est assez long). Mais bon, somme toute, c'est un bon polar bien ficelé... Ce qui fait néanmoins pour moi le plus grand intérêt du livre, c'est la personnalité de Rebus : Il m'éclate ! J'aime le cynisme depuis toujours, et John Rebus est un number one dans le genre. J'aime le voir envoyer bouler tout ce et ceux qui ne lui plaisent pas, avec une efficacité des plus admirables. Il me fait beaucoup rire, certainement malgré lui.
Enfin, comme à chaque fois avec les romans de Ian Rankin, l'intrigue est totalement encrée dans Edinburgh et dans la vie écossaise, on reconnait les ruelles et l'ambiance... Cette fois il nous trimbale même jusque l'île de Jura : J'adore !
Un roman que j'ai beaucoup aimé, j'ai eu du mal à quitter mon Johnny et j'y reviendrai sans aucune hésitation !