"La Rose et la Bague" de William Makepeace THACKERAY
La Rose et la Bague de William Makepeace Thackeray
Editions Hoëbeke, 180 pages
Dans les royaumes de Crim-Tartarie et de Paphlagonie c'est un peu la pagaille... La Fée Réglisse a décidé de ne pas laisser les héritiers du trône en paix mais de mettre un petit peu de malheur dans leur vie, pour qu'elle soit un peu plus piquante... S'en suit alors de sombres histoires d'usurpation, de complot, de guerres entre Royaumes... et de nombreux quiproquos. En effet tout repose sur les pouvoirs obscures d'une Rose et du Bague que la fée a mis en circulation et qui perturbent gentiment quiconque en prend (temporairement bien souvent) possession.
Je découvre Thackeray avec ce court livre (on ne dira pas pourquoi je n'ai pas lu Barry Lindon qui est dans ma PAL depuis des années, ni pourquoi j'ai dû plutôt emprunter ce court livre à la biblio, l'important c'est de lire Thackeray) et je dois avouer que je suis totalement séduite ! Il faut dire que ce conte de fée a tout pour me plaire, et qu'en plus il m'a rappelé l'excellent livre de Boris Vian, son Conte de fée à l'usage des moyennes personnes.
Ici les personnages ont des noms-valise tels que Kouptêtoff (le bourreau), Renfrognade (la vilaine râleuse) etc... ça peut paraître facile, mais ici tout les noms sont très judicieusement choisis et rajoutent une couche d'humour à toute cette grande pagaille !
Je ne suis pas une spécialiste de Thackeray, mais je crois qu'il a écrit ce roman comme une grande farce, et comme un grand moment d'échange et de complicité avec ses lecteurs. L'auteur s'adresse très souvent directement à nous, en nous faisant des clins d'oeil par des allusions à des choses que les personnages sont à mille lieues de pouvoir connaître (c'est que tout cela se passe en des temps très anciens, lorsqu'on ne connaît même pas l'Australie mais qu'on y fait allusion quand même!) (et tout ça c'est clair comme "vingt et vingt font quarante cinq").
J'ai vraiment eu le sentiment que Thackeray ne savait pas du tout où il allait et qu'il partagait avec nous ses virages dans le récit au moment même où ça lui vient à l'esprit.
La quatrième page de couv' fait références à des "palinodies" (dont je me suis empressé de vérifier le sens, inculte que je suis) et c'est tout à fait ça !! Thackeray passe son temps à se contredire, à contredire ses personnages et même son intrigue ! D'où cette impression de grosse pagaille burlesque !
J'ai vraiment beaucoup aimé, c'est très fin, il y a beaucoup d'humour, on se laisse emporter dans ce gros n'importe quoi avec le sourire aux lèvres ! Et puis on nous souhaite Joyeux Noël à la fin du livre, c'est de saison !
Lou aussi vous parle de Thackeray aujourd'hui !