"En quête du rien" de Wilkie COLLINS
En quête du rien, témoignage d'un voyageur anonyme de Wilkie Collins
Titre original : A Journey in Search of Nothing.
Publié pour la première fois en 1857 dans l'usine Charlie plus communément appelée "Household Words", et ensuite dans son propre recueil de nouvelles My Miscelanies en 1863.
Éditions du Sonneur, 2011, 46 pages
William, écrivain, souffre de surmenage. Il ne sait tout bonnement pas s'arrêter de travailler ou même de penser pendant deux secondes pour se reposer. Le docteur appelé en consultation lui prescrit alors le remède ultime : sa seule chance de rétablissement est de s'astreindre au repos total, il ne faut absolument plus rien faire, ne plus rencontrer le moindre stress, se reposer et reposer sa tête. Voici donc l'auteur parti à la campagne avec sa femme, à la quête du rien.
Ce texte est une courte nouvelle où l'auteur se met manifestement en scène et dans lequel il est au plus haut de sa forme question humour. Nous apprendrons ici à nous méfier des idées reçues : Il ne faut surtout pas se rendre au fin fond de la campagne anglaise pour trouver le repos et le calme absolu, sachez-le, et Wilkie vous le dira bien mieux que moi : C'est un traquenard ! Quant à une petite ville en bord de mer, oui bien sûr, c'est calme, mais il y a de quoi devenir fou à regarder toute la journée "les trois bateaux et la mer grise et calme". Bref, la recherche du rien, ça ennuie un peu... et, en compagnie de William, on finit par se mettre à admirer ce marin futé qui parvient à ne rien faire, absolument rien, alors qu'il a l'air occupé pendant des heures. Mais pour notre auteur, c'est un véritable calvaire que de ne se consacrer qu'à ses besoins les plus simples et pour notre plus grand plaisir, ça tourne à une comédie des plus absurdes.
Je ne connaissais pas ce texte de Wilkie, mais c'est c'est une grande réussite. L'une des raisons pour lesquelles j'aime Wilkie, c'est son humour. J'aime sa dérision, son comique de répétition, et sa façon d'aller toujours plus loin dans son raisonnement pour pousser le comique à son extrême. Ce texte, dans sa tonnalité et sa bonne humeur, m'a beaucoup rappelé son court roman Une belle canaille.
Ce texte est frais et plein de bonne humeur, il nous colle le sourire aux lèvres pendant 46 pages, alors ce serait un scandale de s'en priver bonnes gens !
Aujourd'hui, Lou et Titine nous parlent aussi de ce livre de Wilkie Collins aujourd'hui, dans le cadre du mois anglais et de notre lecteur commune autour de cet auteur.