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14 mars 2012

"Les dames de Grâce Adieu" de Susanna CLARKE

couverture_26454_clarke_susanna_les_dames_de_grace_adieuLes dames de Grâce Adieu de Susanna Clarke

Éditions Robert Laffont, 285 pages, 2012

Cet ouvrage est un recueil de nouvelles ayant comme thème commun la féerie et ses petites espiègleries. Les aventures se passent en Angleterre pour la plus grande partie et laissent place généreuse à ces petits êtres qui se cachent à chaque recoin de sous-bois, dans de vieux manoirs grinçants, ou encore au détour d'un chemin ombragé, ou ensoleillé, ou boueux - enfin n'importe quel chemin à vrai dire. Ces récits s'appliquent à mettre en lumière la difficile cohabitation entre les humains et les fées, surtout que les humains n'ont bien souvent aucune conscience du monde magique qui évolue autour d'eux, et souvent à leur dépens (les coups du sort n'existent pas ! Ce ne sont que les fées qui s'amusent un peu, sachez-le !).

A travers ces différentes histoires, nous retrouvons des mythes de la croyance populaire tels que Obéron (j'ai cru sentir une grande influence du Songe d'une nuit d'été dans certaines nouvelles ?), Mrs Mabb (oh la Reine Mabb ? Oh Roméo et Juliette?) - Les clins d'oeil à Shakespeare sont alors évidents, mais nous retrouvons également de nombreuses références à d'autres auteurs de l'imaginaire magique. Susanna Clarke reprend même des lieux créés dans d'autres romans pour y installer ses intrigues (Neil Gaiman par exemple). J'ai pris ces petites références comme un hommage à toute la littérature déjà produite sur le thème, ainsi qu'une reconnaissance implicite de toutes ses sources.

Ces aventures se passent en Angleterre, et l'auteur en profite pour faire des petites remarques mine de rien sur la société tradutionnelle anglaise qui fait beaucoup sourire les amateurs de romans anglais (on retrouve des clins d'oeil à Jane Austen, aux romans victoriens etc, mais également des remarques plus générales sur les habitudes anglaises). Nous voici donc installés dans l'ambiance cosy de notre bonne vieille Angleterre: Ses lords parfois, ses manoirs et ses belles campagnes, ses histoires d'amour tortueuses.

Et que dire quand les fées se mettent à se compliquer la vie comme des humains et qu'ils font des enfants, qu'ils volent des humains pour en faire leur promis ou leur promise. Surtout que du coup, ensuite, il faut se protéger, et déplacer des fenêtres des chemins, des maisons (pour troubler son monde)... voire même faire construire un pont magique en une nuit pour avoir la paix et se taper la notable du village en toute quiétude ! (how shocking ! je vous l'accorde, mais je vous l'ai dit, les fées ne sont que de petits chenapans!)

Voici un petit livre très frais et amusant, même si, je dois le dire, le recueil commence très fort avec une nouvelle incompréhensible pour le lectorat moyen dont je fais partie... mais bon, ça nous met devant un fait alors avéré : On ne peut pas tout comprendre quand la magie se déchaine, et il est bien difficile de capter toutes les petites combinnes qui se mettent en place et on se retrouve parfois perdus au même titre que les personnages de la nouvelle qui subissent tout ça !

Quelques citations, parce que le livre en regorge et que c'est délicieux :

Sur la non-English attitude assumée... : "Miss Tobias était peu aimée dans le village : elle était trop grande, trop passsionnée de livres, trop sérieuse, et - chose bizarre - ne souriait jamais sans raison." (p.20)

Sur les risques d'un fée (et ça vit longtemps un fée) à se marier avec une humaine... : "A quinze ans, elle avait une petite frimousse sournoise, des yeux en amande et une nature des plus capricieuses. Tom la comparait alors à tout bout de champs à une chatte. A vingt ans, elle était un cygne ; à trente ans, une renarde ; puis successivement, elle avait été une chienne, une vipère, une cocatrix et, enfin, une truie" (p.225)

Sur le désir d'enfants... : "Une femme humaine nourrit d'autres sentiments. Les enfants sont notre postérité. D'ailleurs, toutes les femmes, fées, chrétiennes ou juives, désirent un objet à leur amour. Et je ne pense pas qu'elle puisse aimer son mari !" (p.227)

Et retrouvez ICI le billet de ma copine Titine qui partage totalement mon enthousiasme !

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Commentaires
C
@ Aymeline : Bonne lecture alors !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Titine : Nan mais ça vient pas de nous, ce sont les fées qui se sont amusées à nous perdre, j'en suis certaine !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Zarline : Le livre y fait référence, mais ce n'est pas une suite, ce sont des nouvelles qu'on peut lire séparément même.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Céline : Oui régulièrement, il y a de bons mots, et ça rend le livre encore plus agréable à lire.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Urgonthe : Je n'ai aps lu le roman précédent, mais je n'ai pas l'impression du tout que c'en soit un suite. Bonne lecture !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Karine :) : Oh ben... si ça sert pas à ça, ça sert à quoi une pile ? ;)<br /> <br /> <br /> <br /> @ FondantOchocolat : Alors je pense que tu peux foncer, effectivement !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Carton d'Emma : Alors il faut te lancer, et bonne lecture !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Choupynette : Non je ne l'ai pas lu... et vu le nombre de pages, ce n'est pas trop ma priorité là ;)
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C
tu avais lu son roman "Jonathan Strange" (je sais que ce n'est pas le titre exact, mais je ne m'en souviens plus)? ma soeur n'avait pas accroché.
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C
"Un petit livre frais et amusant", c'est ce qu'il me faudrait en ce moment
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F
Oh, ça devrait me plaire, ça ! J'avais déjà adoré "Jonathan Strange & Mr Norrell"... ! :-)
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K
Dans la pile depuis heu... des années?? Je vais me cacher ;))
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