Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Voyager... Lire...
Publicité
Archives
20 avril 2012

"Le procès" de Franz KAFKA

KafkaLe procès de Franz Kafka

Kindle Edition, 284 pages en version papier, texte original publié en 1925

Joseph K. est réveillé un bon matin par trois individus qui lui annoncent son arrestation. Pourtant ils repartent et le laissent libre, lui conseillant même de se presser pour ne pas être en retard au bureau. Convoqué à son interrogatoire, il trouvera l'assemblée dans un grenier poussiéreux pour ce qui semble être un simulacre de procès. Il sent bien qu'il faut qu'il se trouve rapidement un avocat, ce sera bien vite fait grâce à l'aide de son oncle, car quand on a un procès, il faut prendre l'histoire bien au sérieux! Le problème, c'est que le pauvre Joseph K. a un peu de mal à savoir ce qu'il a fait de mal, nous aussi d'ailleurs. La justice ne l'aide pas plus qu'elle ne l'accuse ou l'enferme. Cette ambiance lourde du procès stagne, rôde, s'insère dans la vie des accusés, et pourtant la seule façon d'échaper à la justice semble d'être de faire durer le procès, bizarrement... Bref, tout cela est obscure, je vous l'accorde, kafkaïen même. Le mieux est encore de lire le roman.

Ce texte se lit à deux niveaux. On peut tout d'abord se divertir de tant d'absurdités, Joseph K. les enchaîne. Quoiqu'il fasse pour aider à son procès, ils se retrouve confronté à des situations burlesques ainsi qu'à des personnages loufoques. Ce roman m'a beaucoup fait penser à Dans la peau de John Malkovitch : Des fenêtres inaccessibles, des toits trop bas.... un monde brouillard ou rien n'est logique mais dans auquel le personnage va coûte que coûte se raccrocher parce que, de toutes façons, c'est son quotidien et il n'a pas le choix d'un autre. Le lecteur et les personnages se retrouvent alors dans un monde hallucinant, impalpable, métaphysique même parfois et très flou. Le lecteur s'amuse, mais imaginez un peu le calvaire de Joseph K. qui, lui, doit essayer d'équilibrer et comprendre le monde dans lequel il évolue.

Je ne suis pas une spécialiste de le République Tchèque en 1925 mais ce texte me donne comme une impression que la corruption régnait en maître, ainsi qu'un certaine malaise dans la société, ou encore un sentiment d'insécurité latent pour la population, j'irais même jusqu'à souligner cette légère impression que le peuple était surveillé et manipulé par un gouvernement malveillant. Ce sont tous ces aspects que le roman exprime par la vie désarticulée de Joseph K. ainsi que par cette parodie extrême de procès, de justice et de sécurité dans le pays.  Il n'est question que de rhétorique, de jouer avec les mots, donc avec les idées pour manipuler les gens sans qu'ils n'y voient rien d'illogique. C'est l'individu seul face à l'état.

L'ambiance est alors sombre et pesante, magnifiquement exprimée dès que Joseph pénètre dans une institution d'état, pas la lourdeur de l'air, la densité de la foule qui dépérie sur des bancs, les plafond bas etc... et sans aucun espoir.

La force du texte réside alors par son aspect divertissant qui contraste sauvagement avec l'humour latent crée par des situations absurdes à la Boris Vian. Bien que grave et d'une maîtrise parfaite, fine et intelligente de la langue, des images, des ambiances, de l'atmosphère... ce roman reste d'une grande fluidité et d'un grand divertissement.

Un texte fort, un grand classique. Je découvre Kafka avec ce texte et ce fut un véritable coup de foudre pour le style autant que pour l'univers de l'auteur.

Classique_final_1

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
he he
Répondre
C
@ Leiloona : J'attends d'avoir plus de temps, mais mon kindle est prêt et ses autres textes m'attendent !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Maggie : J'étais tout à fait contre, maintenant je suis tout à fait pour :-)<br /> <br /> <br /> <br /> @ Mélodie : Bon... heureusement que je ne te juge pas sur mes chouchous, hein ! :D
Répondre
M
Moi et Kafka, ça passe tellement pas! J'ai essayé différents livres à multiples reprises, les films aussi, et rien. On s'aime pas.
Répondre
M
Merci pour les renseignements ! C'est pas dans mes projets immédiats mais ça fait un moment que je voudrais une liseuse... Je finirai par me décider... PS : excuse-moi oublié ANNa K....
Répondre
L
J'ai découvert Kafka grâce au boulot : je devais préparer des cours de term' sur "Le Procès". Je suis "tombée dedans" et j'ai presque tout lu de lui. Une véritable rencontre avec un auteur.
Répondre
Publicité