"Le Coeur de l'hiver" de Dominic COOPER
Le Coeur de l'hiver de Dominic Cooper
Éditions Métailié, 2006, 187 pages
Alasdair Mor vit sur une petite île isolée, venteuse et pluvieuse de l'ouest de l'Ecosse (il y a comme des lieux redondants sur ce blog). Son village est abandonné depuis de longues années, il est le seul à y vivre encore depuis la mort de son père et le départ de son frère. Il vit de la nature, dans son étable des moutons et des brebis, quelques poules, une vache des highlands qu'il chérit. Il vit au rythme des saisons, se lève quand le soleil pointe son nez et se couche quand la nuit tombe. Il se nourrit, part cueillir ses crabes, papote deux trois minutes au recoin d'un chemin avec un "voisin", rentre faire la causette à ses animaux, allume sa tourbe pour faire son thé, et dort d'un sommeil de plomb sous son toit bien souvent livré aux vents violents.
Quand An Sionnach (le renard en gaélique) débarque et que lui aussi pèche le crabe, il ne s'en inquiète pas plus que ça... la nature appartient à tout le monde. Mais celui-ci semble vouloir s'acharner contre le vieil Alasdair, comme lors d'une vieille vengeance ruminée depuis des années.
Un très beau livre que nous signe encore une fois Dominic Cooper comme un hymne à la nature et un éloge à la vie en symbiose avec les éléments. Vous l'aurez compris, ce n'est pas Alasdair le personnage principal du roman, mais bien la nature qui donne lieu à de magnifiques descriptions du vent, des tempêtes, de la couleur de la bruyères, des odeurs de la montagne etc...
Un rythme très lent et très doux, il ne se passe pas grand chose pendant la première moitié du roman, on observe juste Alasdair mener sa vie, très simple et très pure. Tel un animal sauvage, il évolue dans ses paysages sans rien attendre de plus que de la nourriture pour la journée et un toit chaud pour dormir.
Le rythme s'accélère en deuxième partie avec ce duel entre Alasdair et An Sionnach... et comme le vieux paysans, on est incrédule et on ne comprend pas bien pourquoi quelqu'un vient déranger sa petite vie si simple.
J'aime lire Dominic Cooper, c'est toujours comme un grand souffle d'air frais dans ma vie parisienne.