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20 décembre 2014

"On the Brinks" de Sam MILLAR

On the Brinks de Sam Millar

Édition Brandon, 2012, 454 pages

J'ai déjà lu quelques romans de Sam Millar et j'étais très intriguée par son récit autobiographique. L'histoire de l'Irlande m'intéresse beaucoup, comme vous le savez, et le récit qui parle d'un nord irlandais contestataire, ça ne pouvait qu'attérir sur mes étagères!

Dans ce livre, Sam Millar nous raconte son enfance, puis son séjour en prison pour avoir été en possession d'armes (enfin c'est pas très clair tout ça, y avait-il un délit au départ?) pendant huit ans à la même période que Bobby Sand et suivant le même mouvement. Puis Sam sort de prison et décide d'aller à New York pour un nouveau départ. Grâce à la diaspora irlandaise sur place, il travaille dans des casinos (alors illégaux!) jusqu'au jour où débute son rêve d'argent facile. C'est qu'il a besoin de fonds pour ouvrir sa boutiques de Marvels ! Et justement... les hangars de la brinks sont à portée de main, et c'est parti pour le casse du siècle !! (damn!)

La première partie du livre est un poignant témoignage historique. Sam Millar était présent à Derry le jour du Bloody Sunday puis, lors de son séjour en prison, il était blankett man (c'est à dire de ceux qui refusait de porter l'uniforme de prisonnier de droit commun car ils se considéraient prisonniers politiques.) J'ai mis beaucoup de temps à lire cette première partie parce que, d'accord, j'étais débordée et que j'avais bien du mal à trouver du temps pour lire, mais également parce que ce récit m'a glacée. J'ai eu du mal à prendre la distance nécessaire pour "survivre" à ce récit (ils avaient froid la nuit et j'étais totalement frigorifiée chez moi). Les prisonniers sont traités comme des animaux (et déjà que pour des animaux c'est révoltant!). On essaie de les pousser à bout, on les prive du minimum vitale, on veut les réduire à néant autant physiquement que psychologiquement (ils n'ont pas accès à l'information, n'ont pas le droit de lire le moindre livre.) Leur quotidien c'est le néant, l'ennui, la peur aussi des matons qui aiment les battre et les torturer psychologiquement, le froid, le manque d'hygienne etc... Malgré tout, les prisonniers survivent, ils n'ont pas le choix. Ils se soutiennent entre eux même s'ils ne se voient jamais. Ils imaginent alors le visage de leur potes. Le plus étonnant, c'est cette force, ce sens de l'humour acéré qu'a Sam Millar tout au long de son renfermement. J'imagine qu'il y en a eu, mais l'auteur ne parle pas ou très peu de ses moments de désespoir. Ce récit a été pour moi une façon de me confronter à l'histoire, de la "vivre" car je suis Sam Millar sur Facebook, et du coup, ce n'est pas comme si je lisais un autre témoignage d'une personne que je ne "connais pas", comme un autre récit historique avec toute la distance que ça implique.

Parlons maintenant de la deuxième partie du livre.... ou du film, les aventures de Sam Millar à New York. Je n'avais pas lu la quatrième page de couverture du livre, car pour moi, ce livre était seulement un témoignage sur l'Irlande du Nord, la prison etc.... mais voilà que l'auteur s'en va refaire sa vie à New York, part vivre le rêve américain, celui des films ! Avec les brigands, les gangsters, les nuits au casinos dans un brouillard de fumée de cigare. Bon ok, jusque là, ça va, je me dis que c'est cool pour lui cette nouvelle vie, qu'il a eu la chance d'avoir l'autorisation de rester après un séjour touristique et tout. Et puis, il commence à déconner.... on se dit qu'il blague quand il parle de faire un casse, non la prison il connaît, quand même, il peut pas risquer d'y retourner, c'est du bluff ! Hé ben non ! Allons-y Alonzo ! Hop, on y va, on fonce(et là je comprends le titre du livre!) , on pique l'argent et on sait plus où le planquer ensuite ! J'ai halluciné, je n'ai pas bien compris comment les flics ont mis tant de temps à retrouver les coupables, car sérieusement, c'était juste trop facile pour être vrai ! Sam accumule toutes les erreurs. Et là on se dit : ok, ben bien fait pour lui, il va se faire choper.... mais en même temps, c'est ton ami facebook et t'as vraiment vraiment pas envie qu'il se fasse choper !!!! Cette deuxième partie est une aventure de dingue ! Je suis certaine qu'un jour, ils vont en faire un film !

J'ai lu ce livre avec beaucoup d'intérêt, les deux parties m'ont captivée mais pour des raisons différentes. A la fin du roman, on apprend beaucoup de détails sur la vie de Sam Millar à New York, comment il a réussi à rester etc... Ce qui m'a marqué dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur raconte son histoire en gardant une grande pudeur sur son entourage, on ne sait presque rien sur sa vie de famille tout au long de ses aventures, comme si (et ça m'a tout l'air d'être effectivement le cas) ses histoires ou ses bêtises ne concernaient que lui.

Ah oui, j'ai également beaucoup aimé la forme du livre, les polices utilisés etc.... j'ai trouvé cela très chaleureux, comme si une atmosphère d'intimité entre le lecteur et l'auteur était installée, comme si on lisait le cahier qu'il écrivait jour après jour.

on the brinks

Voilà, c'était bien et je recommande cette lectures qui vous fera passer par un ribambelle d'émotions : peur, dégoût, rire, soulagement... pour des personnes empathiques comme moi, c'est une sacrée aventure !

Voilà, très en retard (et je m'en excuse!) ma participation pour la LC du mois de novembre autour de Sam Millar dans le cadre du Challenge Un an en Irlande. L'auteur suivant est Liam O'Flaherty (et je suis en retard!!!)

Valériane a lu Rouge est le sang, Chat de bibliothèque a lu Les chiens de Belfast.

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Commentaires
S
Merci beaucoup, Cryssilda.
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