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2 janvier 2015

"Runaway" de Peter MAY

Runaway de Peter May

Éditions Quercus, 2015, 424 pages

Lors les vacances de Noël 2011/2012, je lisais un roman de Peter May pour la première fois. J'aimerais avoir un roman de l'auteur à lire pour chaque vacances de Noël mais malheureusement, ça ne correspond pas forcément aux dates de publication. Mais, cette année, j'ai été parmi les chanceux à recevoir le nouveau roman de Peter May en exclusivité, sous format d'épreuves non corrigées ! Un grand merci à Quercus Books! Je n'ai pas boudé mon plaisir en en faisant la lecture prioritaire des vacances !

En 1965, cinq jeunes lycéens créent un groupe à Glasgow. Ils sont insouciants, ils croient à la vie, ils débordent d'ambition. Alors, quand Jack se fait viré du lycée pour une petite bêtise, au lieu d'affronter ses parents, il décide de tout plaquer pour descendre à Londres ! Ses amis le suivront aveuglément : Londres, c'est l'avenir des musiciens ! A l'époque des Beatles, tout semble possible pour les jeunes écossais. Le trajet jusque la capitale va être semée d'embuches et il se retrouveront avec la jeune Rachel sur les bras, cousine de l'un d'entre eux et secourue à Leeds.

Le roman oscille entre 1965 et 2015. En 2015, les "pépés", ceux qui restent, se retrouvent. Maurie est en phase terminale de cancer mais il compte bien retourner à Londres avant de mourir, avec la même équipe que dans sa jeunesse, avant le drame qui a mis fin à leur folle aventure ! Car oui, on est dans un roman de Peter May, alors il y a un mystère dont la blessure est rouverte par l'assassinat d'un personnage au début du livre. Donc nous avons ces messieurs qui reviennent sur leur séjour à Londres et qui nous plongent dans le Londres de 1965.

Bien sûr il y a le mystère qui nous fait traverser le livre mais c'est un prétexte pour nous raconter l'histoires de ces jeunes / vieux hommes. C'est un roman sur l'insouciance de la jeunesse et sur l'aigreur de la vieillesse. Les amis jettent un oeil sur leurs erreurs de jeunesse et font le bilan de leur vie, d'autant plus que l'un d'entre eux est au seuil de la mort. Juste une petite critique, ils avaient l'air d'avoir plus de 67 ans (c'est l'âge de mon père, du coup j'ai une référence, je les voyais plus comme des hommes des 75 ans). J'ai perçu dans ce livre une vision assez pessimiste de la vie en générale. Les vieux bonshommes ne sont pas heureux et le bilan de leur vie n'est pas glorieux. Ils portent un regard amère sur leur parcours, ils aimeraient tellement tout effacer et tout recommencer ! Ce sentiment est accentué avec la cohabitation forcé entre Ricky et son grand-père Jack qu'il connaît d'ailleurs très mal. Jack voit son petit-fils passer totalement à côté de sa jeunesse et il veut le secouer pour qu'il ne gâche pas ce temps si précieux.

Le récit des aventures des pépés jusqu'à Londres est vraiment amusant : un alcoolique, un cancéreux en piètre état, un jeune qui se demande ce qu'il fout là-dedans, une voiture pourrie, le vol de la voiture pourrie en cours de route.... ils rencontrent autant d'embuches qu'eux-mêmes plus jeunes, mais c'est d'un coup bien plus amusant, car on frémit moins de peur pour ces pépés qui ne vont de toutes façons pas s'attirer trop de problèmes (mais clairement, pour moi ils sont plus vieux!).

C'est donc une réflexion sur la famille, le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait peur de vieillir dans ces conditions : des enfants qui battent leur vieux, qui les mettent en maison de retraite, c'est bien plus simple.. des vieux ancrée dans la solitude et qu'on oublie, comme de vieux objets désuets et hors service. La relation de Ricky et de son grand-père qui se construit tout au long du roman redonne un peu d'optimisme à tout ça, il y a un message en filigrane : il y a une grande richesse à entretenir les relationsentre les différentes relations de chaque famille. C'est aussi une réflexion sur la jeunesse d'aujourd'hui et celle d'avant. On a l'impression qu'avant on avait plus de rêves et d'ambition, alors que maintenant, les jeunes restent isolés devant des écrans... chacun sa solitude à notre période, hein!

C'est un roman bien différent de la trilogie écossaise ou Entry Island (mes références pour cet auteur) mais j'ai tout autant aimé mon expérience dans l'Angleterre et l'Ecosse de 1965 et 2015. Je me suis beaucoup attachée aux personnages, plus aux pépés en réalité, mais même jeunes ils sont attachants. On a juste envie de les secouer ces jeunes, car on les voit foncer dans les conneries et on sent que ça va mal finir tout ça. Le sens de la narration est à la hauteur de ce dont Peter May est capable et je me suis trouvée emportée dans le roman dès les premières phrases. Un vrai bonheur et une fois encore un coup de coeur!

Le livre sort en anglais le 14 janvier prochain.

L'avis de The booklover's boudoir.

Et un petit rappel, Entry Island / L'île du serment est toujours disponible en livre voyageur, n'hésitez pas à vous inscrire !

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Commentaires
L
Je ne l'ai jamais lu, mais là, tu me fais bien envie je dois dire !! J'en ai un de lui dans un coin, Meurtres à Pékin, je vais le ressortir :-)
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