"Robinson Crusoe" de Daniel DEFOE
Robinson Crusoe de Daniel Defoe
Kindle Éditions, 1719, 194 pages (enfin le double si j'en crois Kindle) (et le triple si j'en crois mon interminable lecture)
Il y a quelques mois, je me baladais en Écosse quand un ami me dit : Tu vois le village là-bas ? C'est celui du vrai Robinson. Et moi de me dire : Mais je n'ai jamais lu Robinson, comment ça se fait ? Surtout que j'adore Seul au monde, et Lost et tout se qui traite de survie dans un endroit isolé. Je m'y mets peu après pour le terminer seulement aujourd'hui... hum!
Notre jeune Robinson, petit bourgeois anglais rebelle, décide, contre l'avis de ses parents, d'embarquer pour les Amériques. Après quelques voyages, il se retrouve bloqué sur une île déserte au large du Brésil ou dans les Caraïbes. Seul son sur île, il apprend alors à se débrouiller, à faire pousser des trucs, à chasser, à se construire une forteresse pour se protéger des sauvages. Les années passent, il ne le vit pas trop mal, il apprend à son perroquet à parler, il découvre Dieu. Des sauvages arrivent un beau jour sur l'île pour s'adonner à des rituels de cannibalisme, puis repartent, puis reviennent et Robinson décide de leur piquer Friday (Vendredi) pour passer le temps et pour avoir un serviteur (lui le maître ultime des lieux!). Au bout de vingt-huit longues années (de lecture), il finit par s'échapper de son île et rejoindre l'Angleterre.
Franchement, j'ai eu beau essayer d'imaginer Robinson sous les traits de Tom Hanks, cela n'a pas suffit pour que cette histoire me passionne... D'entrée, on a bien du mal à éprouver la moindre empathie pour le snobe et prétentieux Robinson. Vu qu'il est tout seul, il écrit dans son journal pour nous, les (chanceux!) lecteurs. Mais voilà, sans aucun rythme, un peu sous forme de liste de courses (comme quelqu'un le dit très justement sur goodreads) et si lui n'a pas l'air de s'ennuyer le moins du monde, pour nous c'est une toute autre histoire ! Surtout que notre cher Robinson découvre la religion, tout en dénigrant tout être vivant qui ne soit pas Anglais. Nous avons alors de très "charmantes" pages sur les esclaves africains.
Et puis, Friday finit par arriver, et on s'attend à plus d'action, à un nouvel élan dans l'intrigue ! Mais non, Robinson décide de s'imposer en maître et d'éduquer son esclave, de lui apprendre à parler, les bonnes manières et lui faire découvrir dieu (encore lui!). Robinson, grand seigneur de l'île ! D'autres hommes finiront par débarquer sur l'île, et Robinson, tel Rambo, va tous les mettre à genoux ! Même quand il sera parti, il décidera de partager son île en parcelles pour la louer, c'est SON île que diable !
ENFIN, il arrive en Angleterre, et bien que le curseur Kindle nous indique que ce n'est pas encore tout a fait fini, on a de l'espoir, hé bien NON ! C'est pas fini ! Et on nous offre royalement une bataille entre Friday et un ours dans les Pyrénées alors que les deux compagnons sont presque dévorés par les loups ! (bon, là j'ai commencé à survoler sévère). Et puis, ENFIN il s'installe à Londres.... mais c'est TOUJOURS PAS fini, et hop qu'il nous liste toutes ses richesses etc.... (hum... j'ai lu deux phrases par pages à ce niveau là.)
Quelle déception ! Je me suis rarement ennuyé à ce point dans un classique (et là, ça rivalise avec Madame Bovary et le bio de Nabokov, ça résume tout!). Je comprends bien en quoi il est fondateur de tout un mythe, mais je me demande quand même comment ce texte a pu traverser les âges avec tant de popularité. Quel ennui !
Ce fut ma première rencontre avec Daniel Defoe, et certainement la dernière sauf si je trouve quelqu'un d'hyper persuasif sur le sujet.
J'ai lu ce livre dans le cadre de la LS (lecture solitaire) consacrée à Daniel Defoe durant le Mois Anglais, et je ne peux certainement en vouloir à personne de m'avoir si volontiers abandonnée dans ma galère !