"Mort d"un commis voyageur" d'Arthur MILLER
Mort d'un commis voyageur d'Arthur Miller (Death of a salesman)
Editions Pavillons Poche / Robert Laffont, 239 pages
Théâtre, publication : 1949
Willy Loman est marié et a deux grands enfants. Il gagne sa vie comme représentant et passe son temps sur les routes. Mais on comprend bien vite qu'il devient difficile pour lui de vraiment s'en sortir et que sa carrière est sur le point de se terminer. Ses enfants semblent avoir du mal à trouver leur place dans la société. L'un est un coureur de jupons notoire, l'autre n'arrive pas à venir à bout de tous les projets qui lui passent pas la tête. Il y semble régner un certain malaise dans les relations des personnages entre eux, on apprendra au cours de la pièce pourquoi...
Tout au long de la picèe, nous aurons le droit à des flashbacks sur la carrière du commis voyageur de Willy, l'enfance de ses garçons, ses relations avec son père et son frère, sa vie conjugale.
Je découvre ici Arthur Miller, j'ai bien dû lire quelques extraits de ses oeuvres durant mes études, mais c'est la première fois que je lis l'un de ses ouvrages. Je dois dire que j'en ai pris plein les yeux!
Mort d'un commis voyageur c'est d'abord une pièce de théâtre très subtilement et intelligement écrite. Les lieux, les personnages et les paroles des personnages s'entremèlent pour glisser d'une période à une autre sans vraiment qu'on s'en rende compte. L'auteur précise d'ailleurs tous les effets de lumière et de jeu des personnages pour que l'effet soit rendu, du coup, en trant que lecteur on imagine parfaitement ce à quoi doit ressembler la pièce sur scène. Ce procédé m'a beaucoup fait penser à Arcadia de Tom Stoppard.
Ensuite, cet ouvrage est clairement une critique de la société de consommation qui est déjà bien en place aux Etats Unis. Willy trime et l'argent qu'il ramène à la maison ne suffit même pas à payer les crédits en cours (souvent pour des appareils qui sont presque déjà bons pour la casse).
C'est également une incarnation du mal être de la société américaine de l'époque où l'on ne juge les gens que sur leur apparence, leur travail, ce qu'il gagne, leur maison, mais sans s'intéresser à la profondeur de l'individu. A l'intérieur même de la famille, les personnages se mentent à eux-même et mentent à leur entourage pour paraître sous un meilleur jour.
Le titre de cette pièce de théâtre est Mort d'un commis voyageur... Le personnage perd son travail, il n'a plus aucune reconnaissance sociale et choisit la mort... très emblématique de la société de l'époque.
Il me tarde de voir cette pièce sur scène, sûre que je vais guetter les programmations parisiennes !
Merci à la Team et aux Editions Robert Laffont pour ce grand moment de lecture!
Cryssilda