"Le guerrier solitaire" de Henning MANKELL
Le guerrier solitaire de Henning Mankell
Traduit du suédois par Christofer Bjurström
Editions Points, 1999, 553 pages
Avant de rédiger mon billet, je viens relire mon billet sur le précédent tome des aventures de Wallander, Les chiens de Riga, et j'étais vraiment très enthousiaste. J'avais même choisi de ne pas évoquer l'élément qui m'avait agacé, le début de romance de Wallander avec Baiba (argh, je ne supporte plus de lire ce prénom, et v'là que je l'écris et que ça m'énerve aussi!) Ah mais non, ce n'était pas le précédent tome, alors peut-être qu'elle débarque un peu plus tard vraiment dans sa vie (c'est qu'elle vient de Riga et que forcément il l'a rencontrée là-bas, ça je m'en souviens!) - c'est ça de lire dans le désordre et surtout de ne pas publier les billets de toutes ses lectures!
Bref, nous voici donc dans le cinquième tome des aventures de Wallander, et j'ai un très bon souvenir des précédents (sauf du premier de la série et des slips sales, toujours.)
Dans cet opus, Wallander doit faire face à des meurtres d'une violence peu commune : Le meurtrier tranche la tête, ou autre partie du corps, de sa victime à la hache, puis lui arrache un scalp avant de s'enfuir dans la nuit noire et obscure. Sauf exception, les victimes sont toutes des hommes riches, de la haute société.
Ce roman est étonnant par sa forme car nous savons, nous lecteurs, d'entrée ce qui se passe car nous vivons les meurtres avec le tueur avant même que la police en ait eu vent.
Alors, nous sommes témoins de la folie efficace et tranchante du meurtrier tout en suivant les piétinements de Wallander et de sa troupe, et là, ça a commencé à m'agacer sévère !
L'intrigue est bonne et fascinante à suivre quand on lit les "aventures" du serial killer mais malheureusement, tout est gâché par la lenteur et l'inaction des policiers.
D'accord, on pourrait penser que ce sentiment nait du fait que les lecteurs en savent plus. J'y ai pensé et non, je ne suis pas d'accord. De grosses pistes sont mises de côtés, on va faire "autre chose" (plein de trucs indéfinis) au lieu de creuser un indice, les documents n'arrivent pas sur les bureaux... tout cela saccadé par les rêveries de Wallander sur Baiba... argh j'en peux plus de cette histoire d'amour ! Mais quelle multitude d'erreurs de débutants ils ont tous fait ! En refusant, en plus, d'appeler des troupes à l'aide pour que davantage de cerveaux puissent plancher sur les meurtres. Quand on sort de la lecture d'un John Rebus, ça contraste, croyez-moi ! Vive Rebus !
Dans un sens, le fait que les flics ne soient pas super efficaces nous arrange, car leur meurtrier s'attaque à des pourritures... mais tout de même, c'est une enquête policière que nous suivons, pas une parodie de Sherlock Holmes ! Argh, ça y est, je suis encore en train de m'énerver toute seule en y repensant !
Wallander justifie sa lenteur en fin de livre en disant que c'est parce qu'il ne pouvait accepter la réalité. Ouais bah dans ce cas-là, faut pas être flic ! En tous cas, je ne veux pas être à Ystad et être la prochaine sur la liste d'un tueur si c'est toi qui es en charge de l'enquête ! Et puis, pourquoi tu t'énerves (Wallander, pas moi) comme ça, pour rien, à tout bout de champ aussi ?!
Bref, je trouve cela très maladroit de la part de Henning Mankell (même si je n'aime pas dire du mal de nos chers disparus), il aurait dû, peut-être, cacher des éléments, compliquer l'enquête plutôt que de décider de nous montrer un Wallander d'une maladresse crasse.
Ce qui est vraiment énervant dans l'histoire, c'est que Henning Mankell, on le sait, est capable de tellement mieux !