"Profondeurs" de Henning MANKELL
Profondeurs de Henning Mankell (Djup en suédois)
Éditions Points, 2004, 348 pages
Lars est hydrographe, c'est à dire qu'il sonde la mer pour en connaître les profondeurs. En ce contexte de première guerre mondiale, sa mission est très importante pour pouvoir tracer les nouvelles routes maritimes en cas d'enrolement de la Suède dans la guerre. Lars est une homme froid et distant qui vit à côté de sa femme plutôt que de vivre avec elle (sa sonde semble lui procurer plus de sensations..). Son attitude envers elle est rendue plus facile car il travail pour l'armée et qu'il est souvent envoyé en mission secrète loin d'elle. Mais Lars est un homme bien fragile et il lui en faut peu pour qu'il perde totalement pied... Au cours de l'une de ses missions, il rencontre une femme qui vit seule dans une cabane pourrie sur un îlot désert de la pêche au hareng et autres poissons... Elle devient sa maîtresse... Lars va alors tenter tant bien que mal, et même plutôt mal, de cacher les apparences.
Alors que j'étais clouée dans un lit d'hôpital il y a quelques jours de cela, je me suis dit : Lisons quelque chose de joyeux, lisons du Henning ! (mais dans mon hôpi-pal j'avais également des livres plus légers au cas où hein...) Je me suis alors totalement enlisée dans ce livre, bravant morphine et autres drogues pour dévaler les pages de ce livre (faute d'escaliers) au plus vite ! Et pourtant c'est un livre glauque, plus glauque que glauque même, que je ne conseillerais en aucun cas à quelqu'un dans la même situation que moi. Il n'empêche que le glauque ne m'a jamais fait peur et que je préfère un livre dérangeant et prenant qu'un livre trop léger qui m'indiffère un peu.
Au début du roman, on est quelque peu amusé par l'attitude de Lars, une telle froideur étonne mais finalement fait sourire. Le rythme est glacial et lent, les faits sont relatés avec très peu de sentiments (dans la première partie du livre)... J'ai aimé l'atmosphère du livre, l'îlot isolé, la mer, le froid, la solitude.
Ensuite, le rythme s'accéllère un peu, au même rythme que la folie et l'inconscience de Lars... on tourne les pages et on se dit "ah non c'est pas vrai" (enfin vu que j'ai une copine textos dans ce genre de cas, c'est très utile...). Je ne sais pas si c'est moi qui ai vu de l'humour noir là où il n'y avait que du glauque, mais plusieurs passages ou remarques de Lars m'ont fait sourire (alors que le sens en lui-même...)
Voilà, j'ai adoré et dévoré ce roman ! Je ne peux pas dire que ce soit un beau livre ou une belle histoire, mais c'est sans aucun doute un très bon livre et une très forte histoire. J'ai encore une fois aimé son style très doux mais efficace, son habileté à créer de vrais personnages bien profonds, sa façon de décrire la nature, la mer et la nature humaine. Bref, Henning est un auteur (tordu) qui me parle ! (surtout qu'il y avait des allusions dans ce livre juste pour moi, c'est pas possible autrement!)
Mon deuxième livre d'Henning Mankell en quelques semaines, et je crois que pour cet auteur et moi, c'est pour la vie ! (youpi! je le découvre et donc j'ai encore plein de livres à lire!)
Le billet d'Isil que je remercie de m'avoir mis cet Henning entre les mains.