"Le château des Pyrénées" de Jostein GAARDER
Le château des Pyrénées de Jostein Gaarder
Éditions Points, 2010, 223 pages
Solrun et Stein sont de vieux amis, ils étaient même amants durant leurs années de fac. Ils se sont séparés il y a trente ans suite à une tragédie à laquelle ils ont tous les deux assisté. Ils se retrouvent sur les lieux de cette tragédie, par hasard (ou pas) trente ans après. Tous deux sont mariés et ont une famille. Au bout de quelques mois, une correspondance par email va s'installer entre les deux amis. C'est l'occasion pour eux de se débarrasser de tous les non-dits laissés en suspend depuis leur séparation et de revenir sur le jour qui a changé leur vie irrémédiablement.
J'avais lu Le monde de Sophie il y a quelques années, et j'avais beaucoup aimé ! Je regrettais d'ailleurs amèrement que ce livre ne soit pas sortie avant que je ne passe mon bac, car, je vous le dis, c'est de saison, c'est un très bon moyen de réviser en douceur le bac de philo. J'avais lu ensuite Dans un miroir, obscur, et il me semble me souvenir avoir assez aimé aussi. Depuis je n'avais jamais rouvert un Jostein, sans aucune raison valable.
Tout ça pour vous dire, que Jostein est toujours prof de philo et que décidément, il ne sait pas écrire de livres simples, avec une histoire simple et des gens simples. Cette fois, il nous fait partager ses réflexions sur le rationalisme vs la métaphysique. Stein est le prof de physique, rationnel comme on peut l'être quand on est prof de physique (vous remarquerez la logique implacable de mes propos, c'est que lire un Jostein, ça laisse des traces!). Solrun, elle, est terrifiée par la mort (elle rentre même parfois en transe jusqu'à se faire des crises d'angoisse alors qu'elle n'a que dix-neuf ans) et cherche à se rassurer dans la religion, l'idée de la survie de l'âme après la mort, la certitude que les morts nous visitent.
J'ai aimé la trame de l'histoire et j'ai aimé les échanges entre les deux protagonistes. Je n'ai pas ce souvenir là pour Le monde de Sophie, mais ici, j'ai trouvé quelques lourdeurs et un manque de fluidité (ce qu'il y avait de génial dans Le monde de Sophie, c'est qu'on lisait un pavé de philo sans s'en rendre compte), en particulier dans les messages de Stein.
C'est un roman qui n'est pas du tout crédible par contre, j'imagine mal des amants s'écrire des exposés de philo alors qu'ils reprennent contact au bout de trente ans... mais telle est la particularité de Jostein Gaarder, je ne pense pas qu'il écrive des histoires avec l'idée qu'elles collent parfaitement avec la vie réelle des habitants de cette planète.
La nature y est joliment décrit, et lorsque les personnages voyagent à travers les fjords, les forêts et les montagnes, j'ai vraiment ue l'impression d'y être.
J'ai adoré la fin du roman qui m'a fait beaucoup rire (bon c'est très cynique, mais j'aime le cynisme, comme vous le savez peut-être)
Une très bonne lecture, j'ai été ravie de me replonger dans l'univers de cet auteur.
Je remercie Jérôme des Editions Points de m'avoir permis de prolonger le mois nordique !