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21 décembre 2016

"Chacun sa vérité" de Sara LÖVESTAM

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Chacun sa vérité de Sara Lövestam

Traduit du suédois par Esther Sermage

Éditions Robert Laffont / La Bête Noire, 2016, 304 pages

Kouplan est un jeune iranien sans papier qui loue une chambre chez une famille suédoise à Stockholm. Il a besoin d'argent, besoin de travailler, alors il décide de se lancer comme détective privé. Une femme le contacte, affolée. Julia, sa fille de six ans vient d'être enlevée alors qu'elles faisaient du shopping ensemble. il va s'emparer de l'enquête pour essayer de retrouver la petite fille, lui le sans-papier qui ne doit pas être retrouvé par la police. Pernila, la mère de Julia, est une personne à problèmes. Pour ne pas qu'on lui enlève sa fille à la naissance, elle a décidé d'accoucher seule chez elle et de la cacher. La petite n'existe alors pas, c'est pourquoi elle ne peut pas signaler sa disparition à la police. Kouplan avoir beaucoup de mal à glaner des informations concrètes sur Julia, sa mère ne possède pas de photo d'elle... il est bien difficile de retrouver quelqu'un sans savoir à quoi cette personne ressemble.

Kouplan, l'apprenti détective qui cherche des techniques efficaces sur le net ou qui applique ce qu'il a vu dans les séries américaines, va dévouer toute son énergie, et il en a peu (ça va de paire avec la nourriture en ce qui le concerne), à l'enquête. Il pose des questions autour de lui et tente de trouver la trace d'un certain MB, responsable d'une filière de prostituion de femmes et d'enfants. Chaque jour, il fait son rapport à Pernila et essaie d'en savoir un peu plus sur l'enfant qu'il recherche... mais Pernila, sous le choc, perturbée, ne répond pas à ses questions, reste très vague. On sent qu'elle a quelque chose de lourd (ou de louche) à cacher. Cependant, elle le nourrit bien volontiers et le paie grassement, alors Kouplan continue son enquête.

Je m'attendais à lire un polar mais je me suis retrouvée devant un livre centré sur des êtres humains en souffrance. D'abord la souffrance et la peur de Kouplan qui a dû quitter son pays dans lequel sa famille était quelque chose pour arriver dans un endroit où il n'est rien, ou il doit se cacher comme un rat. La souffrance de Pernila ensuite, celle d'une mère qui a perdu son enfant et qui perd pied. Ces deux naufragés vont se rencontrer pour créer ensemble une vérité à la suédoise, c'est à dire pas tout à fait vrai, pas tout à fait fausse non plus. Un compromis entre la réalité, le mensonge, le rêve et l'espoir.

Un très bon roman, je l'ai dévoré en quelques heures. Ce n'est pas tant l'enquête qui est importante (car il faut bien l'avouer, elle n'avance pas) mais les rapports et les comportements humains. C'est rare dans les "polars" en général, mais j'ai trouvé ce roman très intéressant du point de vue de la psychologie des personnages. C'est aussi captivant d'un point de vue culturel : On vit ici la Suède de l'intérieur mais aussi ce que c'est que la vie d'un sans-papiers venu du soleil dans une Suède automnale (qui est pourtant l'un des pays qui accueille le plus d'étrangers.)

J'ai beaucoup aimé suivre cette chimère d'enquête, essayé de comprendre les personnages, la narration et l'intrigue parfois confuses pour le lecteur mais maîtrisées par l'auteur. Une très belle découverte ! 

Livre lu dans le cadre du Challenge "Décembre Nordique".

Logo Décembre Nordique

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Commentaires
L
Je ne sais pas si tu as fait le lien mais c'est l'auteur du roman que j'ai en attente dans ma PAL, sur le féminisme notamment. J'avais lu une mauvaise critique du titre dont tu parles mais je te fais confiance et si celui que j'ai me plaît je me laisserai bien tenter par celui-ci.
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A
A retenir donc ! L'idée de départ est intéressante.
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M
Merci pour le partage !
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M
J'ai l'impression que la Suède est la reine de ton challenge! Toutes mes participations (bon, pas nombreuses, il est vrai ;-) ) sont suédoises et je note aussi cette alléchante proposition de lecture! Merci Cryssilda!
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