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22 juillet 2008

"Sunset Song" de Lewis GRASSIC GIBBON

Lewis_grassic_gibbonLEWIS GRASSIC GIBBON 1901-1935

Lewis GRASSIC GIBBON est né en 1901 dans une famille de paysans pauvres du nord-est de l'Écosse. A 17 ans, il se lance dans le journalisme sans grand succès puis il entre dans l'armée où il restera jusqu'à la fin des années 20. Sa vie d'écrivain est très courte puisqu'il meurt d'une péritonite en 1935. Longtemps interdit pour immoralité, Sunset Song (1932), 1er volume de la trilogie A Scots Quair, est devenu un classique de la littérature anglo-saxonne (source Métailié).

 

Il a retiré de son enfance dans le Nord-Est de l'Ecosse une vision extrêmement âpre du monde rural : malgré l'attachement familial de l'auteur à la terre, il choisit de s'exiler en ville dès ses dix-sept ans. La première guerre mondiale a donné ses derniers soubresauts, et Grassic Gibbon se lance dans le journalisme, comme pour comprendre le monde qui meurt et celui qui va renaître. Mais ce choix professionnel ne sera pas récompensé par le succès : il abandonne donc ses activités de scribouillard de presse pour entrer à l'armée dont il gardera le statut de militaire jusqu'à la fin des années 1920. Sa vie d'écrivain est donc courte : 'Sunset song', le premier volet de la trilogie publié en 1932, a été longtemps interdit pour immoralité. Bien qu'il ne fut pas reconnu de son vivant puisqu'il meurt en 1935, Grassic Gibbon a construit avec Scots Quair un des monuments de la littérature anglo-saxonne (source Evene).

 

sunsetSunset Song

Métailié, 299 pages

Ce roman est le premier de la trilogie A Scot Quair, le deuxième étant La vallée des nuages (Cloud Howe), le troisième non traduit étant Grey Granite.

Le roman raconte la découverte de la vie par Chris Guthrie, fille de paysans dans le Mearns. Sa famille est bien modeste et bien simple : Un père violent, une mère qui subit la lubricité de son mari et par conséquent des grossesses répétées, le travail de la terre et la vie dans la nature.

Petite, Chris aspire aux études, elle rêve de devenir institutrice et rejette l'ambiance parfois rustre et vulgaire de son environnement familiale en se réfugiant dans les livres et en étudiant ardemment l'anglais parfait (par opposition à l'écossais vu comme une langue vulgaire par la couronne). Mais bientôt elle découvrira la réalité de la vie et elle deviendra à son tour une paysanne, la femme d'un homme et enfin une mère...

Ce roman a beaucoup de bons côtés. Il décrit avec justesse la vie à la campagne à l'époque et l'isolement des gens qui ne vivent qu'entre eux dans leur petit village, les préjugés. Les gens ont une vie simple, ils travaillent pour manger et pouvoir élever leurs enfants, qui a leur tour font de même.

Mais ce livre met l'accent sur les changements de la société écossaise comme mondiale, bientôt les voitures font leur apparition sur le chemin, la première guerre mondiale éclate et les hommes sont mobilisés. La micro-sociétémicro-société de ce petit village se trouve ébranlée et ils sont obligés cette fois de faire face au monde qui change autour d'eux. Cette guerre qui leur semble bien loin va les toucher au plus profond, tuant leurs hommes et leurs enfants.

Donc, j'ai bien aimé cette approche de la société, le mécanisme du changement qui s'opère parallèlement dans le monde et dans la vie de Chris à travers les années. Dans la première partie du livre, tout semble couler de source avec la nature, mais le monde se met à dérailler avec la guerre et la terre d'Ecosse s'en trouve elle-même marquée au plus profond (la disparition des arbres et du coup l'aridité des champs), tout comme les gens s'en trouvent marqués dans leur chaire et dans leur coeur. J'ai beaucoup aimé les descriptions de la nature et les rapport hommes/nature.

Ce que j'ai moins aimé dans ce roman, c'est le côté trop fleur bleue de Chris Guthrie. On lui pardonne lorsqu'elle est jeune car elle manque d'expérience, mais elle reste fidèle à son romantisme et à son envolée lyrique démesurée, un romantisme trop naïf lorsque l'on atteint un certain âge. Ce côté a un peu gâché le roman à mon vis, et je me suis parfois retrouvée exaspérée. Mais, Lewis Grassic Gibbon a écrit ce roman alors qu'il était bien jeune, donc on lui pardonne.

En lisant la biographie de Lewis Grassic Gibbon, je me rends compte que ce roman est extrêmement marqué de son expérience personnelle : Il suffit de lire les courtes présentations biographiques que j'ai copié plus haut pour se rendre compte que les thèmes qu'elles abordent sont les thèmes du roman : le monde rural, la nature, la guerre.

A noter, les soldats mobilisés doivent d'abord faire un séjour à Lanark (pour un entraînement?) et je crois que je vais découvrir ce qui se passait à Lanark dans le Lanark d'Alasdair Gray dont ma lecture se fait imminente!

Cryssilda

 

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