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31 décembre 2014

"Goat Mountain" de David VANN

Goat Mountain de David Vann

Editions Gallmeister, 2014, 247 pages

Un jeune garçon de onze ans part à la chasse avec son père, son grand-père et Tom, un ami de la famille. C'est un rituel, ils installent leur camp puis partent à la recherche des cerfs dans les montagnes de leur domaine dans le nord de la Californie. Le jeune garçon dont on ignore le nom, est très impatient, il est armé lui aussi, et c'est peut-être cette fois qu'il tuera enfin son premier cerf ! Alors qu'ils arrivent à la grille du domaine, ils aperçoivent un intrus au loin, un braconnier sans aucun doute ! Ni une, ni deux, l'enfant vise, tire et le tue. S'en suit un huis-clos entre les trois hommes et l'enfant dans un paysage grandiose. Que faire du corps ? Qui est responsable ? Cela devient très vite une histoire de famille, l'histoire des hommes de la famille... comment Tom va-t-il trouver sa voix dans ce noeud de serpents ?

Nous sommes sans aucun doute dans l'univers sombre et particulier de David Vann : Les grands espaces, des liens familiaux compliqués, fragiles et dangereux, la nature humaine, la violence, la folie, la religion. Tous ces éléments ont leur place dans ce récit qui ne peut pas laisser indifférent, loin de là ! J'ai beaucoup repensé à Sukkwan Island en lisant Goat Mountain, il y a des thèmes récurrents, comme celui de la mort que l'on n'accepte pas (on enterre pas les morts, comme ça ils sont pas vraiment morts hein.... on les intègre physiquement à notre quotidien, c'est bien plus simple comme ça!). C'est également ici une histoire compliquée entre pères et fils (le jeune garçon et son père, le père et son père). Le roman montre clairement que l'on ne peut pas échapper aux liens du sang, et chacun est responsable des actions de l'autre. Le petit est responsable de l'attitude de son grand-père, le grand-père, celui de son fils etc... comme un cercle bien vicieux. De même, personne n'est responsable, le mal et la violence sont dans le sang des hommes depuis la nuit des temps, c'est ce qui nous a construit. La violence envers les hommes et envers les animaux. La chasse, c'est le propre de l'homme. Et pourtant... un homme et un cerf vont perdre la vie dans ce récit, bizarrement, c'est la mort cruelle de l'animal qui va changer à jamais le jeune garçon.

J'ai aimé ce roman mais ce n'est pas le coup de coeur que ça a pu être pour Sukkwan Island ou pour Dirt. On sent que l'auteur cherche à prendre des distances avec ce qu'il veut, ou doit, nous raconter. Il en fait un récit dur et glauque, déprimant... ces aspects on se les prend en pleine face... plus encore que d'habitude, car ici, David Vann ne cherche pas à raconter l'horrible avec du beau (son style habituel). C'est de l'horrible avec du cru, du brut. Tom est le seul personnage qui montre un minimum d'humanité, de sensibilité et de normalité, c'est d'ailleurs le seul personnage qui n'appartient pas à cette famille de fou et que l'on nomme par un prénom.

Un roman très fort mais que l'on ne lit pas avec plaisir, il vous fait dresser les cheveux sur la tête (non mais pauvre cerf, vais-je m'en remettre ?)

In extremis, j'ai lu ce livre dans le cadre du super Match de la Rentrée Littéraire 2014 organisé par Priceminister. Un grand merci pour cette organisation sans faille une fois encore !

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Commentaires
M
Je suis fan de David Vann. J'ai trop hâte de le lire! Et ce pauvre cerf, ça m'intrigue! Je vais m'y mettre très bientôt.
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A
Yeah, crudités PAWA !! Enfin, quand j'aurai fini mon roman.;-)<br /> <br /> Bon, sinon je passe donc sur ce roman car il m'a l'air assez dur sans qu'il y ait vraiment de mes thématiques de prédilection. Je suis quand même curieuse de cette histoire de cerf, mais non non, je vais déjà gérer mes tortures indiennes...
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C
J'ai déjà eu beaucoup de mal avec Sukkwan Island, que j'ai trouvé très morbide et très difficile. Je crois que je passerai mon chemin pour celui-ci, si tu le trouves encore plus morbide et difficile.<br /> <br /> Bonne année !
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