Aquarium de David Vann
Éditions Windmill Books, 2015, 266 pages
Caitlin a douze and et vit à Seattle avec sa mère. Elles sont toutes les deux très isolées, elles n'ont pas de famille. Sheri, sa mère, travaille dans les docks, elle déteste son boulot mais elle n'hésite pas à faire des heures supplémentaires pour que sa fille ne manque de rien. Les journées sont longues pour elles deux, Sheri dépose sa fille à six heures trente à l'école en allant travailler, elle ne la rejoint pas avant seize ou dix-sept heures le soir. En sortant de l'école, Caitlin s'occupe alors dans l'aquarium de sa ville, tous les soirs. Elle adore les poissons (qu'elle "ne mange pas parce qu'elle les aime trop") et est ravie d'attendre sa mère, tous les jours, parmi ses meilleurs amis. A l'école, elle n'a qu'une amie, Shalini, une jeune indienne avec laquelle elle entretient une relation fusionnelle. Un jour, à l'aquarium, elle rencontre un vieux monsieur qui semble sa passionner autant qu'elle pour les poissons, ils deviennent très vite amis jusqu'à ce que sa mère le découvre et panique totalement. La rencontre avec le vieil homme va rouvrir de grosses cicatrices de la vie de Sheri, propulsant Cailtin dans l'obscurité de l'histoire de sa famille, de son histoire.
Ce roman est assez étonnant quand on connaît les autres romans de David Vann et on s'attend presque à lire un roman jeunesse dans la première partie. Mais, ça reste du David Vann et comme on peut s'y attendre, ça va devenir sombre, triste, émouvant et révoltant. Le roman oscille entre noirceur et douceur. En effet, lorsque nous sommes dans l'aquarium avec Caitlin, on est comme elle, protégés par une bulle de douceur, sous l'eau, parmi la quiétude de la vie des poissons. Les sons et les meurtrissures comme assourdis par l'eau. Et puis, quand on remonte à la surface, il y a la réalité de la vie de Caitlin et surtout de sa mère. Sa mère qui est tout son univers et qui est le baromètre du bonheur de la petite fille. En effet, quand ça ne va pas pour les parents, c'est la fin du monde pour les enfants car ils ne voient qu'à travers eux.
Je ne veux pas trop en dévoiler alors je vais seulement révéler que Sheri a eu une jeunesse bien compliquée et qu'elle fait aujourd'hui son possible pour que sa fille ne manque de rien et ai une vie paisible. Mais, c'est une femme très instable qui va perde pied dès lors que sa petite bulle familiale va être ébranlée, violence et tristesse remontant par la même occasion.
C'est un roman superbe, plein de douceur et de poésie mais qui nous manque pas de nous retourner (Comme je disais plus haut, c'est du David Vann, il se sait pas faire autrement!) et j'ai adoré me plonger dans cet univers. David Vann a un don spécial pour nous embarquer dès les premières pages dans ses histoires horribles et que c'est agréable ! L'auteur est sans conteste l'un de mes auteurs contemporains préférés !
Voici le dix-septième livre de l'année sorti de ma vieille PAL pour le Challenge "Objectif PAL" d'Antignone.