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31 mai 2012

En chemin vers la Comédie du Livre, rencontre avec Robert McLIAM WILSON...

Bon, la Comédie du livre, ça commence! Et pour finir cette petite parenthèse du genre "j'peux pas y aller, alors j'écris à tous ceux que je ne vais rater pour me venger" (excepté à Alasdair Gray, pour des raisons purement techniques), je vais vous présenter aujourd'hui mon chouchou depuis des années, depuis que j'ai lu, Les dépossédés (qui figure dans mon top ten) et Eureka Street que j'ai commencé à lire à Belfast (alors, forcément...)

Robert McLiam Wilson est né en 1964 à Belfast (on n'en sait pas beaucoup plus sur lui, alors je vais bien me garder d'inventer des trucs). Il est l'auteur de quatres romans : Ripley Bogle (1989), Les dépossédés (1992), La douleur de Manfred (1992) et Eureka Street 1996).

AVT2_Wilson_7146

Il a (bien) voulu répondre à quelques unes de mes questions...

Vous avez publié quatre livres entre 1989 et 1996, et après c'est le grand vide... Y'a t-il un nouveau livre de prévu ?

What are you? My fucking mother? (cela se passe de traduction)

Le premier livre que j'ai lu de vous était Les Dépossédés et j'ai eu avec ce livre, une impression d'une grosse baffe dans la face... Mon sentiment à la fin du livre fut que vous aviez, vous aussi, besoin d'un grand bol d'air frais... Comment avez-vous eu l'idée de ce livre / projet ? A t-il été difficile de vous remettre de ce livre ?

Are you seriously suggesting I slapped your face? You are my fucking mother! (hum... c'est pas gagné, n'est-ce pas ?)

Votre dernier livre, Eureka Street, est un roman qui traite des troubles en Irlande. Est-ce que c'est un thème que tous les écrivains nord irlandais se doivent d'aborder tôt ou tard dans leur carrière ? 

Hé bien, les romanciers sont censés refléter quelque chose de leur réalité quotidienne et de la quiddité des endroits à propos desquels ils écrivent. Je pense que ce serait une grave erreur d'exalter la faune et la flore d'une toute petite ville de province industrielle insignifiante et de négliger les trente ans de guerre civile dont tout le monde a entendu parler de par le monde pendant trente ans. La violence politique qu'on subit dans notre vie quotidienne est une force aussi omniprésente et inévitable que la gravité. Bien sûr, on peut toujours prendre la décision, entièrement justifiable et peut-être même plus élégante, de l'ignorer et de se concentrer, à la place, sur les beautés et les vérités universelles de la vie, mais je pense que du coup, ça fait de vous un trouduc... En passant*, la réponse que l'on pourrait donner au grand n'importe que que je viens d'énnoncer avec assurance certaine et sans aucune sorte de retenue est : bien que la gravité soit une force omniprésente, c'est un thème qui n'a jamais été abordé en littérature. Ce à quoi je pourrais répondre : mon prochain roman parlera exclusivement de la gravité. Un festival même de gravité.

Si j'ai bien compris, vous vivez maintenant à Paris... Pourquoi avez-vous choisi la France ? Est-ce que vous lisez de la littérature française ?

En fait, je passe mon temps entre les deux pays. Pourquoi est-ce que quelqu'un choisirait la France (qui est, au passage, le pays le plus visité de la planète) ? Parce que j'adore la France, parce que la langue ne m'est plus entièrement obscure, parce que c'est le pays le moins américanisé d'Europe, parce qu'il y a encore les vestiges d'un grand respect pour la littérature, parce que je croise souvent des gens dans la rue qui marchent en lisant un livre** (je n'ai jamais vu ça ailleurs), parce que je suis accro à la courtoisie française, parce que je fume, parce qu'aucun autre pays ne me plaît autant au regard. Mais, surtout, pour ses trains...

Les écrivains britanniques sont les invités d'honneur de cette nouvelle édition de la Comédie du Livre, y a t-il des auteurs que vous admirez particulièrement parmi ceux qui seront présents ? Quels sont pour vous les livres incontournables de la littérature britanniques que vous avez pu rencontrer dans votre vie de lecteur ?

Alasdair Gray est génie incontestable***. Interdiction de rigoler avec ça. Aucune critique admise. C'est un génie. Un génie souvent sous-estimé - dans son propre pays tout comme ici. Quand j'ai su qu'il venait, j'ai insisté, supplié pour que ce soit moi qui le présente au public. Pire, j'ai fait du chantage à l'équipe du festival pour être sûr que ce serait moi. J'ai plein de photos compromettantes des organisateurs... donc, au final, ils ont cédé. J'en trépigne sur place tellement je suis impatient. Je ne l'ai jamais rencontré. Je n'imagine même pas la honte s'il me déteste ! Martin Amis a écrit un très bon roman intitulé Money. Et personne (à part peut-être Joyce) n'a écrit plus belle prose que Dickens****.

Aimez-vous rencontrer vos lecteurs ?

Oui, vous pouvez demander à qui vous voulez. Tout le monde le sait, je suis très à l'aise avec ça, je gère tout à fait. J'adore rencontrer des lecteurs. Surtout quand il m'offrent de jolis cadeaux (à manger, si possible). Ou quand, ils sont nus, à ma grande surprise.*****

 

Un grand merci à Robert McLiam Wilson et une très bonne Comédie du livre à lui !

com_die_du_livre

 

NB : La blogueuse a fait de son mieux pour poser des questions normales, elle n'est absolument pas responsable des réponses de l'auteur. Qui l'ont pourtant beaucoup fait rire. La blogueuse a également eu parfois beaucoup de mal à rendre le style humoristique de l'auteur, elle s'en excuse humblement auprès de lui. Ell a fait de son mieux, en cette heure tardive.

 

* En français dans le texte

** On s'est peut-être déjà croisés alors!

*** Je valide.

**** Hey ! On recrute chez les frogs !

***** Y'a comme ambiguïté dans ma traduction, mais j'en rejette la responsabilité - la forme anglaise de "reader" est traitre.

 

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Commentaires
M
@ hey, ça ne lui dit pas de venir boire un verre avec nous, puisqu'il est à Paris ?? ;-) !<br /> <br /> <br /> <br /> Ton billet m'a fait rire (rien d'étonnant) mais j'ai la même question : qu'est-ce qu'il fout au lieu d'écrire livre ?<br /> <br /> En tout cas, pour ceux qui seraient en mal d'inspîration pour le Mois irlandais, on ne peut que leur recommander Robert McLiam Wilson !
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T
Il a vraiment bon goût Robbie ! Je l'aime d'autant plus qu'il est un inconditionnel de Dickens !
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