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30 septembre 2012

SOS librairie en détresse : La librairie du Globe

DSCF4680Alertée récemment par la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui la Librairie du Globe, l'une des seules librairies russes de Paris, et guidée par ma passion pour la culture russe, mon amie Lamalie et moi sommes allées rencontrer François Deweer, libraire et directeur de la Librairie.

Installée sur un canapé saisi par Hachette (!) nous avons discuté longuement de l'histoire de la librairie, des lecteurs et des problèmes financiers auxquels la librairie doit faire face depuis quelques longs mois.

La librairie a ouvert ses portes Rue de Bussy, à Paris, en 1952. Dans un contexte de guerre froide, et dans le cadre d'une coopération culturelle, la Russie finançait différentes organisations à travers le monde afin d'affirmer sa présence. Tout d'abord un club de lecture, puis une librairie / éditeur.

La librairie proposait alors la presse russe, des méthodes de langues, des ouvrages scientifiques... et des romans russes destinés à la population réfugiée russe.

En 1991, les subventions cessent avec la chute de l'URSS. La librairie passe en liquidation judiciaire, elle est reprise en 2003 par le propriétaire actuel.

DSCF4681L'esprit de la librairie n'a pas changé. Elle est maintenant installée au 67 boulevard Beaumarchais, près de la Bastille. Les étagères débordent de romans russes, avec leur couvertures particulièrement travaillées (fascinantes et énigmatiques, surtout quand on y comprend rien.). Il y a également de la musique, des dvd, et un rayon de romans russes en Français, des livres pour enfants, des livres grammaires et des dictionnaires...

Et des clients entre les rayonnages, pourtant.

Mais voilà, les ventes ont chuté depuis environ trois ans... La flambée du prix du livre en Russie, des clients qui préfèrent acheter en ligne ou directement en Russie, ou bien qui se tournent vers le numérique. La baisse de l'enseignement du russe en France. Une génération qui lit clairement moins qu'avant... Tous ces facteurs n'ont pas fait l'affaire de notre libraire !

Mais nous sommes en France, un pays qui soutient la culture, n'est-ce pas ? Alors que dire du CNL qui a refusé d'aider la librairie en naufrage, mais qui n'hésite pas débloquer des fonds hallucinants pour aider de grandes maisons d'éditions françaises à numériser leurs ouvrages ? (celles là mêmes qui misent sur les Best Sellers vides de la rentrée littéraires). Quant à l'état français, ses propos idéalistes à propos de la richesse culturelle de notre pays, du patrimoine que constituent les librairies... et rien de plus que des paroles.

Que ce soit en France ou en Russie, tout le monde s'emble de foutre royalement du sort de la librairie. Restent alors les libraires et les lecteurs désemparés, qui ne vont pas se résigner si facilement à l'idée de la fermeture de la librairie.

DSCF4693Lamalie et moi, ne fréquentons pas spécialement cette librairie... mais en tant que passionnées de langues, de cultures étrangères, de littérature, de rencontres culturelles.... nous avons été très sensibles à l'ambiance particulière de ce lieu, aux propos de François Deweer, libraire qui déborde d'idées, d'enthousiasme, de motivation pour essayer de sauver sa librairie et continuer de partager la richesse de la culture russe à Paris.

Il faut rappeler la fermeture de Village Voice en juillet dernier, la dérive actuelle del Salon del Libro (librairie espagnole et sud américaine), la disparition du Théâtre Mouffetard ce mois de septembre... Qu'en est-il alors de la tradition du rayonnement culturel de Paris ? Rappelons également que 2012 est l'année de la Russie en France..

Si tout ces petits lieux disparaissent, ils nous restera... les starbucks pour parler de nos lectures ? (qui, eux, fleurissent autour de la place de la Bastille).

DSCF4685Si vous me connaissez un peu, j'ai souvent du mal à défendre les petites librairies, car j'y trouve rarement ce que je cherche, et parce que les libraires sont rarement à la hauteurs de mes attentes (rappelons que Wilkie Collins a écrit Charlie et la chocolaterie... je ne m'en remettrai jamais!)...

... Je suis ressortie de cette librairie avec quatre auteurs inconnus, dont un livre avec des chameaux en couverture alors que je voulais de la Sibérie profonde ! C'est dire que le libraire sait vendre ses livres :-)

Bref. Essayons de sauver ce lieu qui ne pourra pas être remplacé par Amazon, ni par la Fnac (où je vais donc pouvoir trouver mes livres russes, moi, quand dans cinq ans je pourrai enfin déchiffrer l'alphabet?!)

Pour aider La librairie du Globe, vous pouvez : 

  • Tout d'abord faire une descente à la librairie et vous faire plaisir, d'autant plus que tous les livres sont à -50% de réduction en ce moment !
  • Adhérer à l'Association des amis de la Librairie du Globe, dont le Président n'est autre que Andrei Kourkov ! (le papa de Micha)
  • Faire un don, si vous avez un buget conséquent dédié à la culture ;-)
  • Et aussi : Parlez-en autour de vous !

(accessoirement, participer à la prochaine lecture commune de Tolstoï au moins de janvier!)

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Commentaires
E
Même si je dois avouer que je suis une grande consommatrice d'Amazon (à cause du tarif avantageux des livres en version originale que je prends toujours en occasion), je comprends tout à fait le sort malheureux réservés aux libraires face à une concurrence déloyale. Je fais passer le message autour de moi.<br /> <br /> <br /> <br /> Heureuse tout de même de voir que la LIBRAIRIE DU GLOBE a vu ses menaces de fermetures écartées. Elle réouvre ses portes!!!!!!
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A
et encore une ! Bel article. Surtout lire l'article paru dans un grand journal sur les conditions de travail de AMAZONE. Ma postière en était toute retournée, travailler à la poste c'est "bizance" à coté de ce distributeur.
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M
Quel dommage. j'y allais petite avec mon père. Je me souviens encore des contes illustrés par Bilibin qu'on m'avait acheté !
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C
Bravo pour cet article! Dommage que je n'habite pas à Paris. La perte de ces librairies indépendantes est déplorable.
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M
C'est triste et inquiétant toutes ces fermetures... Et l'avenir ne semble pas optimiste pour la profession.
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